Difficile, très difficile il m’a été dans ce troisième volet de simplement choisir dix titres des années 40 pour les inclure dans ma liste personnelle de films préférés. Alors que je me cogne la tête contre le mur pour m’avoir injustement laissé de côté beaucoup de titres, voici ceux qui ne manqueraient en aucun cas à ma liste. Et pour info, ça continuerait à me frapper si la liste passait à 20 titres.
- ‘Maison Blanche’. À ce stade, c’est déjà quelque chose de plus que l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma. Elle fait déjà partie de la culture générale du XXe siècle. Si son scénario exemplaire était enseigné dans les écoles de cinéma, surtout dans notre pays, les élèves apprendraient plus en 102 minutes que dans l’ensemble du cours. A chaque fois que je la vois, et j’ai perdu le compte, je pense toujours qu’Ilsa ne prendra pas l’avion pour aller avec son mari inutile. Ce sentiment n’est produit que par ses films parfaits.
- « Duel au soleil ». Pour un serveur, l’un des meilleurs westerns de l’histoire, servi en totale maîtrise par Vidor (et bien d’autres réalisateurs non crédités), malgré avoir, évidemment par obligation vu qui est le producteur du film, l’insupportable Jennifer Jones, qui pour une fois est parfaite dans son rôle. La conversation finale entre Lionel Barrymore et Lillian Gish ou le duel impressionnant qui clôt le film sont absolument inoubliables. Jamais un baiser ne s’est autant fait pour supplier.
- ‘Brève rencontre’. Depuis ce film du grand David Lean, les gares ne sont plus les mêmes, ni le concerto pour piano n°2 de Rachmaninov, ni les histoires d’amour, ni rien du tout. Si quelqu’un retient ses larmes, c’est parce qu’il n’est tout simplement pas humain. Mille fois imités ou plagiés, et ils continueront à le faire jusqu’à ce que l’homme disparaisse de la surface de la Terre.
- « Le diable a dit non ». Pour un serveur le meilleur film qu’Ernst Lubitsch ait jamais réalisé, où un Don Ameche sensationnel revoyait sa vie devant le Diable lui-même, interprété par l’inoubliable Laird Cregar. Un mélange absolument génial d’humour et de drame, et Gene Tierney, absolument merveilleux et génial, comme toujours. Je ne sais toujours pas ce qu’ils attendent pour le sortir en DVD.
- ‘Comme ma vallée était verte !’. Si je devais choisir quelques titres, disons cinq, de la filmographie étendue et exemplaire de John Ford, ce film serait l’un des choisis. D’une délicatesse et d’une sensibilité impressionnantes, une déclaration de famille rarement vue. Raconté en flashback, il provoque une telle nostalgie chez le spectateur qu’il semble qu’on ait connu ses personnages toute leur vie.
- ‘Laura’. Un chef-d’œuvre du film noir, et probablement le meilleur film du génial Otto Preminger, qui a collaboré avec Gène Tierney plus de fois. Soit dit en passant, l’actrice n’a jamais été aussi fascinante et impressionnante que dans ce film. Superbe Clifton Webb.
- « Lettre d’un étranger ». L’élégant par excellence Max Ophüls, a réalisé ce film immortel basé sur l’histoire de Stefan Zweig tourmenté dans sa scène américaine, en le transformant en l’étude la plus pathétique jamais réalisée sur l’obsession et la passion amoureuse. Joan Fontaine n’a probablement jamais été meilleure.
- ‘Jennie’. Dalí disait que c’était le seul film qui valait la peine de tous ceux qui avaient été réalisés. Je ne suis pas d’accord, mais il est vrai que ce film de l’oublié William Dieterle est unique, une des histoires d’amour les plus étranges, littéralement intemporelles, jamais tournées. Avec Jennifer Jones et Joseph Cotten répétant après le commenté ‘Duel in the Sun’ (ils travailleront ensemble cinq fois).
- « Cette Terre est à moi ». Pour moi, Jean Renoir a signé sa meilleure œuvre sur le sol américain. Avec les inoubliables Charles Laughton et Maureen O’Hara, le film est un anti-plaidoyer, et par conséquent anti-dictature en tout genre, d’une force écrasante, en même temps qu’il parle de la peur de mourir. Fin inoubliable.
Et maintenant, alors que je continue de me cogner la tête contre le mur pour avoir omis ces titres que vous écrirez très probablement, je prépare mes favoris des années 50.
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