• Petit à petit, le scénario nous donne des informations de plus en plus surprenantes, jusqu’à atteindre une fin totalement cohérente, et dans laquelle on, avec un bon goût en bouche, en redemande. Hormis un petit point ponctuel, ou peut-être l’excès de gentillesse de presque tous les personnages, le scénario fonctionne comme sur des roulettes, et jamais sans se désintéresser, malgré les nombreux personnages qui se croisent.

  • Les actrices principales sont celles qui méritent le plus d’applaudissements. Maribel Verdu et Blanca Portillo établir un duel d’anthologie dans notre cinéma récent. Deux superbes actrices qui habillent leurs personnages d’une infinité de nuances, enrichissant toujours sans tomber dans la répétition, et faisant preuve d’un savoir-faire vraiment surprenant chez deux actrices déjà excellentes. Cela donne le sentiment qu’on ne les a jamais vus jouer et qu’on assiste pour la première fois à un film avec eux. La Portillo reçoit généralement tous les éloges pour ce film, mais Verdú est tout aussi impressionnante et elle est également magnifique.

  • Mais non seulement deux grandes actrices principales vivent ce film dans sa partie interprétative, et j’aimerais commencer à nommer les seconds rôles en commençant par la plus jeune. Ce garçon nommé Víctor Valdivia, qui est l’un des meilleurs enfants acteurs qu’on ait vu sur un écran depuis des années, agissant avec beaucoup de naturel et sans être repoussant. Enrique Villén dans le personnage le plus conflictuel, Tuerto, qui est peut-être un peu décroché, mais qui possède l’une des meilleures séquences du film, celle où il passe un long moment à regarder le billard avant de tourner avec Le taco . Simplement mémorable. Raúl Arévalo, Ramón Barea, Lorena Vindel, José Luis García Pérez et Amparo Baró complètent un excellent casting, très bien condensé pour ainsi dire, et tous avec quelque chose à dire, grâce au scénario bien pensé.

  • Grace Querejeta dirige avec un génie inhabituel, résultant un film extrêmement fluideavec un rythme parfait. La réalisatrice nous rapproche de certains personnages avec lesquels on se connecte immédiatement, on les accepte comme nôtres et on ne veut plus les lâcher, et elle le fait sans aucune sorte de stridence ou d’artifice, tant visuel qu’intrigue. Elle convient que l’histoire qu’elle a entre les mains est bonne, mais elle a aussi su la raconter, et de quelle manière.

  • S’il n’y avait pas le fait qu’il faut jouer la balle aux Américains pour voir si on mange quelque chose au prochain gala des Oscars, au cas où ‘The Orphanage’ serait parmi les cinq finalistes, je n’aurais pas coupé un cheveux en sélection d’envoi ce film magnifique, ‘Sept tables de billard français’, probablement le meilleur film espagnol de l’année. Elle avait tout pour captiver un public en mal d’histoires proches et humaines. Mais les millions en publicité ont fait défaut pour qu’ils en mettent même dans la soupe. Dommage.